N, de Stephen King - Guggenheim / Maleev

Un nom des plus vendeurs, décliné sur divers matériels promotionnels, souvent prétexte à des ouvrages de moyenne qualité : Stephen King n’est pas qu’un écrivain talentueux aux nombreux succès mérités. Aussi, je ne peux m’empêcher d’être sceptique quand je vois son nom apparaître sur une couverture de BD. La présence d’Alex Maleev (acolyte de Brian Michael Bendis sur nombre de titres : Daredevil, Civil War, Secret Invasion,…) est cependant un bon présage et on se laisse tenter.

Le personnage central de ce récit et qui lui donne son nom, N., entame une séance chez un psy. Il lui intime de laisser de côté les détails pour arriver au cœur de son problème, caractérisé par une série de TOC. 


Tout commence quelques mois auparavant, quand N. se retrouve dans un coin paumé du Maine, à la recherche d’un bon cliché pour son calendrier annuel. Au beau milieu d’un champ, nommé Ackerman’s field, il remarque un monument mégalithique composé de 7 menhirs. Mais en cherchant à le prendre en photo, il s’aperçoit qu’il en distingue un de plus à travers son objectif.

C’est le début de sa névrose, la certitude qu’un maléfice entoure le lieu et que c’est sur ses épaules que repose le destin du monde. Et la certitude aussi qu’il n’est pas le premier à ressentir cela, probablement pas le dernier non plus…

Adapté d’une nouvelle de Stephen King, le récit joue avec le fantastique et la vraisemblance. La trame est des plus limpides mais on se laisse prendre au jeu rapidement, la multiplication des narrateurs ajoutant encore du rythme à l’histoire. L’intrigue n’est certes pas des plus étonnantes, mais elle tient la route et contient des éléments assez terrifiants ; on n’est jamais très loin de Lovecraft et de son Cthulhu

Au premier coup d’œil, le style très photoréaliste d’Alex Maleev me dérangeait un peu, mais on s’y habitue très vite et force est de reconnaître qu’il amène énormément à l’album. Maleev surenchérit dans la terreur, la rend palpable. Le réalisme du dessin renforce cette interrogation centrale : est-on simplement en face d’une folie destructrice ou y a-t-il réellement une force supérieure emprisonnée dans ce mégalithe ?

Partant d’une nouvelle peu connue de Stephen King, N. est une agréable variation sur l’irruption d’un fantastique terrifiant dans le quotidien d’individus ordinaires. Le scénario, repris par Marc Guggenheim, tient en haleine et les dessins d’Alex Maleev en donnent une vision des plus vraisemblables.




Scénario : Stephen King/Marc Guggenheim - Dessins : Alex Maleev 
Editeur : Glénat - Collection comics - Récit complet.  




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