Le Transperceneige - Lob / Rochette

"Parcourant la blanche immensité d'un hiver éternel et glacé, d'un bout à l'autre de la planète roule un train qui jamais ne s'arrête. C'est le Transeperceneige aux mille et un wagons. C'est le dernier bastion de la civilisation !".

Après un immense cataclysme, qui a complètement déréglé le climat, faisant subir aux hommes un froid glacial dont les vents violents suffisent à geler sur place, le reste de l'humanité s'est réfugiée dans un train ultra-sophistiqué, roulant à l'infini autour de la terre. De la tête à la queue, les wagons suivent une hiérarchie sociale très marquée : les wagons dorés, proches de la locomotive, sont peuplés d'aristocrates tandis que la queue accueille les plus démunis, dans une promiscuitée et une pauvreté effrayante.


Un jour, les militaires du convoi découvrent un homme, Proloff, issu des derniers wagons, essayant de remonter le train. Son arrestation et sa rencontre avec Adeline, fervente défenseuse de la condition des occupants des wagons de queue, provoquera de nombreux événements inattendus au sein de cette société si scindée.

La récente découverte de la bande annonce de l'adaptation ciné de The 
Snowpiercer/ Le Transperceneige m'a donné une furieuse envie de découvrir cette BD, considérée comme un classique de la science-fiction et que je n'avais encore jamais lu. Le récit original de cette histoire est une création de Jacques Lob (scénario) et Jean-Marc Rochette (dessin) publié entre octobre 1982 et juin 1983 dans le magazine "A Suivre".
Il fera ensuite l'objet de deux autres tomes servant de suite, publiés en 1999 et 2000 avec au scénario Benjamin Legrand, succédant à Jacques Lob décédé en 1990. Nous nous intéressons ici à l'histoire originale, suffisamment complexe et complète pour se suffire à elle-même et prétendre au statut de BD SF culte des années 80.

D'entrée le concept du récit de Jacques Lob est posé et impose une efficacité implacable. Le réalisme de la situation convainc instantanément et l'on se laisse porter dès les premières planches dans ce scénario post-apocalyptique tout à fait réaliste. Il n'est guère difficile d'imaginer que cette situation pourrait être réelle (conditions climatiques dégénérées, société individualiste, ghetto et communautarisme…). Ce climat renforce énormément l'immersion et nous plonge directement dans le contexte malsain et violent de l'histoire.

Les dessins en noir et blanc de Jean-Marc Rochette servent parfaitement cette ambiance pesante et même si la vie des "quetards" n'est que peu illustrée, les quelques planches qui nous décrivent leur condition suffisent à faire frémir. Autre avantage du noir et blanc : le dessin n'a pas pris une ride, là où parfois certains albums du débuts des années 80 paraissent datés à cause de la palette utilisée.

 
Le Transperceneige a parfaitement traversé les années et offre un récit d'une grande force. Excellent concept d'anticipation post-apocalyptique, il provoque, comme il se doit avec ce genre de lectures, nombre de questions une fois refermé. A noter que les éditions Casterman viennent de publier une intégrale réunissant les trois albums.

L'adaptation au cinéma "Snowpiercer, Le Transperceneige" est réalisée par le sud-coréen Bong Joon Ho. Le film sortira le 30 octobre avec Chris Evans dans le rôle titre.
 


Scénario : Jacques Lob - Dessins : Jean-Marc Rochette - Editeur :Casterman 
Série Terminée - 3 tomes.  



Vous avez aimé cette chronique ? Pensez à vous inscrire à la newsletter et/ou au flux RSS pour être informé des prochaines publications.