Virtus, Le sang des gladiateurs

«Joey, tu aimes les films sur les gladiateurs ?...». Bon, à vrai dire, on est assez loin de la légèreté de Y a-t-il un pilote dans l’avion avec Virtus, nouveau titre paru aux éditions Ki-Oon. Mais dès qu’il y a un gladiateur bodybuildé, je ne peux m’empêcher de repenser à cette réplique culte. Et pour le coup, pas sûr du tout que la série restera dans les mémoires. Deux premiers tomes décevants.

On est en l’an 185. Commode, revenu des guerres, s’adonne à son plaisir favori, les jeux du cirque. Semblable sur ce point à bien d’autres empereurs romains, il en diffère cependant par sa participation active aux combats. Il n’hésite pas en effet à descendre dans l’arène et à affronter gladiateurs ou lions. Et jamais il n’a été battu.

Sa favorite, Marcia, cherche un moyen de le ramener à la raison et à l’exercice du pouvoir alors que le peuple romain s’entredéchire. La première tentative, le faire interpeler par un sénateur pour lui faire prendre conscience de l’urgence de la situation, se soldera par l’exécution du tribun. Ne reste plus à Marcia que l’intervention d’une magicienne : elle va aller chercher dans le futur (notre présent) le combattant qui sera à même de destituer le tyran.

Se basant sur la vie de Commode, dont l’Histoire aura retenu la cruauté et l’habileté au combat (il semble en effet qu’il descendit régulièrement dans l’arène), les auteurs sont surtout là pour se défouler dans de longues scènes de combats. En effet, le contexte n’a ici que le rôle de décor à un déchaînement de violence. 

En clair, même si au scénario est crédité Gibbon, probablement en référence à l’historien britannique Edward Gibbon (à qui l’on doit L’histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain), ne comptez pas y trouver un quelconque intérêt documentaire. Ce manque de contextualisation est d’ailleurs un des gros manques de la série.

Le dessin (peut-être est-il aussi le scénariste du coup ?) de Hideo Shinanogawa, s’il n’est pas sans énergie, souffre vraiment de grosses imperfections. Les proportions et détails anatomiques sont dans l’ensemble catastrophiques, et du coup on peine à croire à ces guerriers censés impressionner. 

Rien de bien convaincant dans ces deux premiers tomes. Un dessin faiblard, un scénario des plus minces. La série bénéficie du toujours très bon travail de Ki-Oon, mais c’est à peu près tout ce qu’elle peut offrir d’intéressant.




Scénario : Gibbon - Dessins : Hideo Shinanogawa - Editeur : Ki-oon 
Série en cours - 2 tomes.  
VIRTUS © 2008 GIBBON, Hideo SHINANOGAWA / Shogakukan Inc.



 
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